Meri Kirihimete, ngā mihi o te tau hou! Joyeux Noël et bonne année 2018 à tous ! Après avoir exploré le Northland en novembre, et profité des plages d’Auckland pendant le mois de décembre, cette nouvelle année a pour moi débuté par un voyage d’une dizaine de jours dans l’Île du Nord, en famille. Retour sur ce périple en pleine Terre-du-Milieu, accompagné de ma tante Catherine, de mon frère Loïc, et d’Iris, la petite amie de ce dernier.

Après notre départ d’Auckland, nous nous dirigeons vers Rotorua en prenant le chemin des écoliers à travers la péninsule de Coromandel et ses côtes magnifiques. Nous nous arrêtons un moment à Tauranga, ville dominée par le Mont Maunganui, un volcan éteint depuis plusieurs millions d’années. La ville n’est cependant pas à l’abri des tsunamis, et des plans d’évacuation sont placardés dans les rues au cas où un séisme se déclencherait au large : le Mont, de par sa hauteur, est un abri sûr.

Nous passons notre première nuit à Rotorua, et nous découvrons la ville le deuxième jour. Par « découvrir » je devrais plutôt dire « sentir » : Rotorua est en effet réputée pour son activité géo-thermale et pour l’odeur d’œuf pourri (en réalité de soufre) qui plane dans ses rues. Dans le centre-ville se trouvent plusieurs anciens établissements de bains, dont l’actuel musée, bâtisse massive construite fin XIXème siècle dans un style Tudor.

Nous visitons ensuite le village māori de Whakarewarewa, enfumé par les sources chaudes sur lesquels il est construit. Au milieu des piscines bouillonnantes d’eau et de boue se trouve un promontoire qui nous laisse entrevoir le Pōhutu Geyser, surnommé « the big splash » à cause de ses jets qui peuvent atteindre les 40 mètres de haut.

Depuis Rotorua, direction le Central Plateau et le massif du Tongariro. Ici se trouve la plus belle randonnée faisable en une journée de Nouvelle-Zélande, le Tongariro Alpine Crossing. Très fréquentée — les randonneurs se suivent parfois à la queue leu-leu —, la piste nous emmène à travers volcans et forêts sur près de 20 kilomètres.
L’ascension vers le sommet d’un des cratères du Mont Tongariro, à près de 1900 mètres d’altitude, est éprouvante : elle est d’ailleurs surnommée « l’escalier du Diable ». Tandis que nous traversons des paysages quasi-martiens, plane derrière nous l’ombre du Mont Ngauruhoe (prononcé « now-roue-ouais »), plus connu pour avoir servi de décor à la Montagne du Destin dans Le Seigneur des Anneaux.

Parvenu au sommet du Cratère Rouge, la vue est à couper le souffle : en contrebas se trouvent les Lacs d’Émeraude, qui doivent leur couleur unique à l’activité géo-thermale intense du lieu. La descente — sur une pente de cendres volcaniques — s’avère délicate, et me donne l’impression de glisser dans la poudreuse avec des chaussures de ski.

Le lendemain, une longue route nous attend jusque Napier, où nous passons la soirée du Nouvel An. Mais, épuisés par la randonnée de la veille et par la route, nous nous endormons bien avant minuit. Le lendemain nous découvrons la ville, notable pour son architecture art déco (Napier ayant été entièrement reconstruite après un tremblement de terre en 1931). Le bord de mer vaut également le coup d’œil : les vagues turquoises de la Hawke’s Bay s’étalent sur la plage de galets noirs, offrant un contraste saisissant.

Sur la route vers Wellington, nous traversons plusieurs villages fondés par des colons scandinaves : Norsewood, Dannevirke, et autres noms qui fleurent bon le Grand Nord. Le moins que l’on puisse dire est que nous ne nous attendions pas à rencontrer des inscriptions en runes en plein milieu de la campagne néo-zélandaise !
Le 2 janvier au matin, direction le quartier de Miramar, aussi surnommé Wellywood car il s’agit du siège des studios Weta fondés par Peter Jackson (le weta est une sauterelle endémique dont certaines variétés peuvent atteindre les 20 cm). La capitale dispose d’ailleurs de son propre panneau dans le style de celui d’Hollywood.

Nous visitons alors la Weta Cave, où se trouvent de nombreux costumes et accessoires du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, mais également d’autres films sur lesquels le Weta Workshop a eu l’occasion de travailler : Narnia, District 9, Ghost in the Shell, mais également les premiers films de Peter Jackson Meet the Feebles (1989) et Braindead (1992). Néanmoins nous ne pouvons prendre aucune photo, une grande partie des accessoires exposés étant encore soumis au copyright.

L’après-midi, nous visitons le centre-ville. Deuxième plus grande ville du pays, Wellington ne compte pourtant que 190 000 habitants intra muros, guère plus que Reims. Là où Auckland se positionne en capitale économique du pays, Wellington peut être considérée comme sa capitale culturelle : le street art et les installations artistiques sont légion dans le centre, et la bien-nommée Cuba Street accueille de nombreux bars et restaurants branchés.

Nous visitons ensuite Te Papa, le musée national de Nouvelle-Zélande, abréviation de te papa tongarewa (« le lieu des trésors de cette terre » en te reo). Le musée est constitué de plusieurs espaces consacré au volcanisme et à la géologie du pays, à la faune et à la flore, et à l’art māori. L’on y trouve également plusieurs copies des Traités de Waitangi, sources de débats depuis 1840.
Sortis du musée, nous nous rendons dans le quartier administratif de la ville, où sont situés les bâtiments du Parlement. Le Beehive (« la ruche ») est le surnom donné à l’Aile Exécutive (bureaux de la Première Ministre et du gouvernement), de par son architecture peu commune. A proximité se trouve également le Old Government Building, l’un des plus grands bâtiments au monde entièrement construit en bois.

Enfin, nous empruntons le célèbre téléphérique sur rails de Wellington. Autrefois, ils étaient le principal transport en commun de la ville ; désormais, seule une ligne touristique subsiste. Depuis le sommet de la colline du jardin botanique, le centre-ville et la baie s’étendent sous nos yeux.

Le lendemain, direction la pointe ouest de l’île du Nord, vers le Mont Taranaki où nous espérions partir en randonnée. Hélas, Ranginui semble en avoir décidé autrement, et la pluie et le brouillard viennent contrecarrer nos plans. Le fier Mont Taranaki, que pourtant nous distinguions à plus de 100 km de distance quand nous étions dans le Tongariro, est invisible.
Après avoir tué le temps dans les environs de New Plymouth, nous reprenons la route vers notre dernière escale avant le retour à Auckland. Nous empruntons une route au doux nom de Forgotten World Highway (« autoroute du monde oublié »), qui serpente au milieu des gorges et des moutons. Nous traversons également Whangamomona, un petit village d’une trentaine d’habitants qui a la particularité d’être une république indépendante depuis 1989.

Notre dernier jour se déroule au pas de course. Le matin nous visitons les grottes de Waitomo, célèbres pour leurs colonies de vers luisants qui les font ressembler à un ciel étoilé. La météo est toujours capricieuse, tandis que nous nous rendons ensuite dans une contrée familière… puisqu’il s’agit de la Comté !
Non loin de Matamata se trouvent en effet Hobbitebourg (Hobbiton), décor ayant servi aux deux trilogies de Peter Jackson. Enfin pas exactement : tous les décors du Seigneur des Anneaux ayant été détruits après le tournage, il s’agit d’une reconstitution à l’identique opérée en 2009 pour les besoins du Hobbit.

Tandis que nous déambulons dans les rues du village et que notre guide nous fait part d’anecdotes de tournage, nous ne pouvons qu’admirer le niveau de détail du décor : chaque trou est unique, et l’on peut généralement deviner le métier de son propriétaire (que l’on croirait parti à l’instant) au premier coup d’œil. Hélas la pluie tombe toujours, et nous courons ensuite nous réfugier à l’Auberge du Dragon Vert où nous est servi un verre de cidre. C’est ici que s’achève ce voyage inattendu, tandis que nous reprenons la route vers Auckland.

Mais à peine rentré, me voilà déjà sur le point de repartir. A l’heure où j’écris ces lignes, je me prépare en effet à décoller pour Christchurch avec Raphaëlle, pour un road trip d’un mois dans l’Île du Sud. Stay tuned!
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