Après deux semaines de révisions, d’examens et d’essays à rendre, me voici (enfin) en vacances. Et tandis qu’en France la neige commence à pointer le bout de son nez — au grand bonheur des journaux télévisés qui tiennent là leur plus célèbre marronnier —, c’est ici bientôt l’été. L’occasion donc de laisser derrière moi la pluvieuse Auckland, que je n’ai guère quittée ces cinq derniers mois, direction le soleil du Northland avec mes deux comparses Raphaëlle et Richard.

La première étape de notre périple nous emmène le long de la State Highway 1, autoroute traversant la Nouvelle-Zélande du sud au nord, et que nous ne quitterons que très rarement. A bord de notre van aux couleurs d’Alice au pays des merveilles, nous contemplons des paysages typiques de la Nouvelle-Zélande, où le vert des collines se mêle au bleu turquoise de la mer.

Après une escale dans un centre d’apiculture où nous dégustons des miels locaux — notamment celui de Pōhutukawa, cet arbre endémique aux fleurs rouges s’épanouissant à Noël —, nous arrivons à la plage de Ruakaka où nous passons notre première nuit. Une nuit étoilée, où pour la première fois j’ai l’occasion d’admirer ces constellations que nous ne pouvons voir depuis l’hémisphère nord ; sans la pollution lumineuse d’Auckland, la célèbre Croix du Sud (présente sur le drapeau néo-zélandais) resplendit.

Le lendemain, nous arrivons à Whangarei, la seule grande ville au nord d’Auckland. Mais ce n’est pas pour Whangarei en elle-même que nous sommes venus, mais bien pour les trésors naturels dont regorgent les environs. Lors d’une promenade au milieu des moutons et des… alpagas, nous découvrons ainsi les Abbey Caves, impressionnantes formations calcaires que nous ne pouvons malheureusement explorer, faute de matériel adéquat.

Après une nuit au milieu des vaches dans un camping tenu par un couple d’éleveurs, nous nous dirigeons vers Paihia, sur la côte de la célèbre Bay of Islands. Nous prenons un ferry vers Russell, première colonie de peuplement et ancienne capitale de la Nouvelle-Zélande, où nous piquons une tête : première baignade dans l’Océan Pacifique pour Raphaëlle et moi, mais pas pour Richard, habitué aux eaux plus chaudes des Philippines.

A deux pas se trouve également Waitangi, le lieu où a été signé le traité fondateur, ou plutôt les traités fondateurs du pays, encore aujourd’hui sources de débats. Mais par manque de temps (et de moyens, l’entrée coûtant tout de même 40$), nous ne visitons pas le marae où a eu lieu la signature.

Non sans s’octroyer une pause « glace à la myrtille » sur le chemin, nous roulons ensuite en direction de la Karikari Peninsula. Nous y passons la nuit à Matai Bay, un endroit magique où deux plages se rencontrent en formant un oméga (ω).

Le lendemain matin, c’est à mon tour de prendre le volant, direction le Cap Reinga. Deux heures de route nous séparent encore du point le plus au nord de la Nouvelle-Zélande, mais la highway est déserte et tout au plus croisons-nous deux ou trois voitures le long du trajet. Le Cap et son phare (voir image à la Une) nous donnent une impression de bout du monde : à droite, l’Océan Pacifique ; à gauche, la mer de Tasman ; droit devant nous, la Nouvelle-Calédonie se trouve à près de 1500 kilomètres.

Après la contemplation, vient l’amusement… Au nord de la 90 Mile Beach (qui au passage ne mérite pas son nom, cette dernière ne faisant « que » 55 miles ou 88 kilomètres de long) se trouve la dune géante Te Paki, l’homologue néo-zélandaise de la dune du Pilat. L’occasion de s’essayer avec plus ou moins de succès au sandsurfing ; je vous laisse d’ailleurs admirer ma performance :
Nous nous installons ensuite pour la nuit au camping Utea Park, situé au milieu de la 90 Mile Beach. Dans ce havre de paix, tenu par l’accueillante Tania, Māorie et apicultrice de métier, règne une ambiance hippie. Chamallows grillés au coin du feu et symboles peace & love griffonnés sur les murs donnent au lieu tout son charme, et c’est à regret que nous le quittons le lendemain matin.

Une longue route nous attend, aussi nous mettons-nous en route rapidement. Nous dégustons un fish & chips dans le minuscule port d’Opononi, dont la mascotte est Opo, une femelle dauphin qui avait tissé des liens étroits avec les habitants avant d’être retrouvée morte en 1956.

Nous longeons ensuite la Kauri Coast, du nom de cet arbre endémique majestueux. Autrefois, les kauris couvraient une grande partie de l’Île du Nord, mais désormais on n’en trouve guère plus que dans le Northland. Il faut dire que ce géant, qui peut atteindre les 50 mètres de haut et les 15 mètres de circonférence, a des racines extrêmement fragiles, si bien qu’il est interdit de s’éloigner des chemins aménagés afin de ne pas endommager les arbres.
Le plus célèbre des kauris est Tāne Mahuta, le Seigneur de la Forêt. Selon la cosmogonie māorie, Tāne est le dieu de la forêt et le fils de Ranginui (le Ciel) et de Papatūanuku (la Terre), les équivalents indigènes d’Ouranos et de Gaïa dans la mythologie gréco-romaine. Alors que ses parents étaient collés l’un contre l’autre dans une étreinte passionnée, Tāne décide de les séparer, donnant naissance à Te Ao Mārama, le monde de la lumière (notre monde). Puis, le dieu donne naissance aux forêts, et décide de s’installer au milieu de ses enfants et de prendre racine.

Mais il est déjà temps de rentrer à Auckland… Cinq jours étaient bien trop courts pour pouvoir explorer le Northland, et pourtant nous n’avons vu qu’une partie infime de ce que la Nouvelle-Zélande peut nous offrir. Je compte bien profiter des trois mois de vacances qui m’attendent pour découvrir le reste.
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